Investir dans une SCPI (Société Civile de Placement Immobilier) est une stratégie prisée pour diversifier son portefeuille et générer des revenus locatifs. En revanche, de nombreux investisseurs se questionnent sur la liquidité du placement. Voici ce qu’il faut savoir à ce sujet. Il est techniquement possible de revendre ses parts de SCPI à tout moment. En revanche, la liquidité sur le marché secondaire peut varier significativement en fonction de la situation et du type de SCPI dont il s’agit (à capital fixe ou à capital variable). Comment procéder à la revente de ses parts ? Quels sont les délais à anticiper et les écueils à éviter ? Réponses à travers notre article.
Est-il possible de revendre ses parts de SCPI à tout moment ?
La facilité de revendre des parts de SCPI dépend fortement du type de SCPI : à capital fixe ou à capital variable.
Le cas de la SCPI à capital fixe
Le capital d’une SCPI à capital fixe est plafonné. L’émission de nouvelles parts se produit uniquement lors de périodes d’augmentation de capital prédéfinies. Entre ces périodes, aucun nouveau capital n’est accepté.
La revente des parts est donc plus contraignante. Il n’existe pas de mécanisme de rachat par la société de gestion. Les détenteurs de parts qui souhaitent vendre doivent trouver des acheteurs sur le marché secondaire, ce qui peut être difficile et prendre du temps, surtout en période de ralentissement économique ou de baisse du marché immobilier.
Les transactions de parts se font ensuite à la discrétion des vendeurs et des acheteurs, souvent avec l’aide de courtiers ou de plateformes spécialisées qui facilitent ces échanges entre particuliers.
Le cas de la SCPI à capital variable
Contrairement aux SCPI à capital fixe, les SCPI à capital variable n’ont pas de limite prédéterminée en matière de nombre de parts qu’elles peuvent émettre. La société de gestion peut émettre de nouvelles parts ou racheter des parts existantes en fonction des besoins de financement et de la demande des investisseurs.
Ces SCPI offrent généralement une meilleure liquidité. Par ailleurs, la société de gestion joue un rôle actif dans la revente des parts. Elle peut faciliter les transactions en rachetant les parts ou en les vendant à de nouveaux investisseurs, souvent à travers un mécanisme de marché organisé par la société elle-même.
Finalement, les SCPI à capital variable n’ont pas de limite prédéterminée en termes de nombre de parts qu’elles peuvent émettre. La société de gestion peut émettre de nouvelles parts ou racheter des parts existantes en fonction des besoins de financement et de la demande des investisseurs.
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Revente SCPI : quelle fiscalité et quels frais ?
La fiscalité qui s’applique
Les plus-values réalisées sur la revente de parts de SCPI sont soumises à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux. Le montant imposable est la différence entre le prix de vente et le prix d’achat des parts, ajusté par certains frais et abattements pour durée de détention.
Les plus-values sont taxées à un taux forfaitaire de 19%. À cela s’ajoutent des prélèvements sociaux qui s’élèvent à 17,2%, portant la taxation totale à 36,2%.
Cela étant, il existe des abattements pour durée de détention. Pour l’impôt sur le revenu, les taux sont les suivants :
Durée de détention du bien |
Pourcentage d’abattement |
Moins de 6 ans |
0 % |
De 6 à 21 ans |
Abattement progressif de 6 % par an (sauf pour la 22e année où l’abattement est de 4 %). |
Plus de 22 ans |
Exonération totale |
Pour les prélèvements sociaux, le barème applicable est le suivant :
Durée de détention du bien |
Pourcentage d’abattement |
Moins de 22 ans |
0 % |
De 22 à 30 ans |
Abattement progressif de 1,65 % par an, 1,60 % pour la 22e année, et 9 % chaque année supplémentaire après 22 ans. |
Plus de 30 ans |
Exonération totale |
Quoi qu’il en soit, la plus-value doit être déclarée lors de la déclaration annuelle des revenus. Le paiement de l’impôt est effectué lors de la déclaration, après l’application des abattements éventuels.
Quels sont les frais à prévoir ?
Lors de la revente de parts de SCPI, plusieurs types de frais peuvent s’appliquer. Ces frais varient selon les sociétés de gestion et le type de SCPI (à capital fixe ou variable). Voici les frais les plus courants :
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Frais de cession. Ces frais sont prélevés pour couvrir les coûts administratifs associés à la transaction. Ils sont généralement exprimés en pourcentage du montant de la transaction et peuvent varier considérablement d’une SCPI à l’autre. Typiquement, ces frais peuvent être de l’ordre de 0 % à 10 %, avec une moyenne autour de 5 %.
-
Commission de souscription. Si vous revendez vos parts par le biais de la société de gestion dans le cas d’une SCPI à capital variable, il peut y avoir des frais associés à la recherche de nouveaux investisseurs. Ces frais sont souvent similaires à ceux perçus lors de la souscription initiale des parts.
-
Frais de courtage. Si vous utilisez les services d’un courtier ou d’une plateforme en ligne pour vendre vos parts sur le marché secondaire, des frais de courtage peuvent s’appliquer. Ces frais compensent le courtier pour la mise en relation avec des acheteurs potentiels.
Quels sont les délais de revente de parts de SCPI ?
Les délais de revente de parts de SCPI peuvent varier considérablement en fonction de plusieurs facteurs, notamment :
-
le type de SCPI (à capital fixe ou variable) ;
-
la liquidité du marché ;
-
la conjoncture économique et immobilière.
Les sociétés de gestion de SCPI à capital variable peuvent offrir un mécanisme de revente plus structuré, souvent facilité par la société elle-même. Si la demande pour les parts est forte, la revente peut se faire relativement rapidement, parfois en quelques semaines. La société de gestion peut racheter les parts ou les revendre à de nouveaux investisseurs, ce qui aide à maintenir une certaine liquidité.
Pour les SCPI à capital fixe, la revente des parts se fait uniquement sur le marché secondaire, ce qui peut prendre plus de temps, surtout en l’absence de demandeurs. Les délais peuvent s’étendre de quelques mois à plus d’un an, en fonction de l’attractivité de la SCPI et des conditions du marché. La revente dépend uniquement de l’habileté de l’investisseur à trouver un acheteur intéressé, ce qui peut être incertain et sujet aux fluctuations du marché.
Par ailleurs, la santé du marché immobilier peut grandement influencer la rapidité de la revente. En période de récession ou de baisse des prix immobiliers, les délais peuvent s’allonger.