Le fonds commun de placement à risque, ou FCPR, reste méconnu du grand public. Pourtant, il s’agit d’une bonne solution pour diversifier son épargne. Le FCPR affiche des règles bien à lui. Il vous permet d’investir dans des entreprises non cotées, en échange d’un gain potentiel, et dans certains cas, d’un avantage fiscal. Mais avant de se lancer, mieux vaut comprendre exactement de quoi il s’agit. Qu’est-ce qu’un fonds commun de placement à risque concrètement ? Quels sont ces avantages et ses inconvénients ? Réponses.
Le Fonds Commun de Placement à Risque (FCPR) : qu’est-ce que c’est ?
Un FCPR est un type de placement collectif. L’argent des investisseurs est mis en commun dans un fonds, qui est ensuite géré par des professionnels. Ces professionnels utilisent cet argent pour investir dans des entreprises non cotées en Bourse (des PME ou des startups, par exemple).
Le fonds est dit « à risque », parce que ces entreprises ne sont pas cotées, donc plus difficiles à revendre rapidement et moins suivies que celles en Bourse. Elles peuvent devenir de belles réussites… ou rencontrer des difficultés.
Les trois catégories de FCPR
Les FCPR classiques
Un FCPR classique est un fonds d’investissement collectif qui permet à des particuliers d’investir ensemble dans des entreprises non cotées en Bourse (des petites ou moyennes entreprises en croissance, innovantes ou en phase de développement, par exemple).
Concrètement, vous investissez une somme d’argent dans un fonds, aux côtés d’autres épargnants. Ce fonds est géré par des professionnels (une société de gestion agréée), qui choisissent dans quelles entreprises investir. Quoi qu’il en soit, au moins 50 % du fonds doit être investi dans des entreprises non cotées. Par ailleurs, le fonds a une durée de vie déterminée (souvent 6 à 10 ans), pendant laquelle vous ne pouvez pas récupérer votre argent.
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Les FIP (fonds d’investissement de proximité)
Un FIP (Fonds d’Investissement de Proximité) est un fonds d’investissement destiné à financer des PME françaises non cotées, situées dans une ou plusieurs zones géographiques définies selon le type de FIP choisi.
Là encore, vous placez votre argent dans un fonds géré par des professionnels, qui va sélectionner des petites entreprises d’une zone géographique déterminée (régions, Corse ou outre-mer) pour les accompagner dans leur croissance.
Concrètement :
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Le FIP doit investir au moins 70 % de son capital dans des PME non cotées (parfois jusqu’à 90 % selon la société de gestion).
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Les entreprises doivent respecter des critères : petite taille, chiffre d’affaires limité, ancienneté maximale…
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Le reste du fonds (30 % max) peut être placé dans des actifs plus diversifiés (obligations, actions cotées, etc.).
Vous n’investissez pas directement dans les entreprises, mais via le fonds.
Investir dans un FIP peut vous permettre bénéficier d’une réduction d’impôt dont le montant varie selon le type de FIP dans il s’agit, mais peut aller jusqu’à 30 % de la part de votre investissement que le fonds utilise pour financer les PME éligibles.
Comment réduire votre impôt avec le FIP Outre-mer
Les FCPI (fonds communs de placement dans l’innovation)
Un FCPI, ou Fonds Commun de Placement dans l’Innovation, est un fonds d’investissement collectif qui a pour but de financer des entreprises innovantes non cotées en Bourse. En contrepartie du risque pris, vous pouvez bénéficier d’un avantage fiscal à l’entrée et d’une exonération d’impôt sur les plus-values à la sortie (sous conditions).
Ce sont des entreprises innovantes doivent :
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être jeunes (moins de 10 ans) ;
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être basées en Union européenne ;
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ne pas être cotées sur un marché réglementé,
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consacrer une part importante de leurs dépenses à la recherche, au développement ou à l’innovation technologique.
Dans tous les cas, au moins 60 % de l’actif du fonds doit être investi dans des PME innovantes non cotées. Le reste (jusqu’à 40 %) peut être investi dans des placements plus classiques (actions cotées, obligations…).
Attention toutefois, la durée de blocage du placement peut aller jusqu’à 7 à 10 ans. Il faut également conserver ses parts au minimum 5 ans pour bénéficier des avantages fiscaux. Durant cette période, vous ne pouvez pas revendre vos parts sauf cas exceptionnels.
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FCPR et capital-investissement : quel lien ?
Les FCPR sont des outils permettant au grand public d’investir dans le capital-investissement. Pour rappel, le capital-investissement est une stratégie d’investissement qui consiste à financer des entreprises non cotées en Bourse, souvent pour :
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les aider à se développer (capital développement) ;
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les aider à démarrer (capital risque) ;
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les accompagner dans une transmission ou un rachat (capital transmission) ;
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ou les redresser (capital retournement).
Concrètement, ce sont des fonds qui investissent dans des entreprises non cotées, donc dans le cadre du private equity.
Les avantages d’investir dans un FCPR
Profiter d’un avantage fiscal
Si le FCPR est éligible (ce n’est pas automatique), vous pouvez bénéficier :
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D’une réduction d’impôt sur le revenu, généralement 18 % à 25 %, voire plus dans certains cas (FIP Corse/outre-mer).
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D’une exonération d’impôt sur les plus-values à la sortie (hors prélèvements sociaux), à condition de respecter la durée de détention (souvent 5 ans minimum).
C’est un excellent levier de défiscalisation pour les foyers fiscaux imposés.
Bénéficier d’un potentiel de rendement potentiellement élevé
En investissant dans des entreprises non cotées (souvent innovantes ou en croissance), vous pouvez viser un rendement supérieur à celui :
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d’un livret d’épargne ;
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d’un fonds euros d’assurance-vie ;
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ou d’un PEL, par exemple.
Mais attention, le rendement n’est pas garanti et dépendra des performances réelles des entreprises financées.
Faire un investissement dans l’économie réelle
Autre avantage de l’investissement dans un FCPR, c’est aussi un placement « utile ». Par ce biais, vous contribuez au financement de PME françaises ou européennes, à l’emploi local, à l’innovation, à la relance économique… Cela donne un sens à votre épargne, ce qui compte de plus en plus pour de nombreux épargnants.
FCPR : les limites
Malgré tous les avantages des fonds communs de placement à risque, il existe aussi certaines limites, notamment :
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Le risque de perte en capital. Les FCPR investissent dans des entreprises non cotées, souvent jeunes ou en développement. Si ces entreprises échouent ou ne se développent pas comme prévu, vous pouvez perdre une partie, voire la totalité de votre mise.
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Le blocage des fonds pendant plusieurs années. En général, l’argent est immobilisé entre 6 et 10 ans, parfois plus si le fonds prolonge sa durée de vie.
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Le rendement incertain et les frais parfois élevés.